29 juin 2004
Sarah et Wojtek. (Chapitre six)(partie: I, II,
Sarah et Wojtek. (Chapitre six)
(partie: I, II, III, IV, V)
Seule dans cette petite chambre oubliée, elle entendit au loin dautres tirs, dautres cris. Larmoyante, elle senroula dans une couverture et sinstalla dans le fauteuil de cuir qui conservait encore un peu de la chaleur de son cousin disparu avec sa virginité et le reste de son innocence...
Engloutie par la fatigue et les émotions, Sarah sombra dans un sommeil profond. Elle se réveilla dans la pénombre. Elle avait mal. Son corps était un amas de souffrances. Son intimité violée semblait avoir pris feu. Un souffle brûlant ravageait les moindres recoins de son âme. Elle se leva doucement. Elle savança vers la fenêtre surplombant le bureau. Elle baissa son regard sur la rue et examina ses environs.
Tout était calme. Pas un chat pour venir troubler le lourd silence qui semblait absorber ce quartier tout entier. Elle frissonna de toute sa chair. Une sensation pesante enserrait ses entrailles. Une atmosphère morbide se dégageait de ces lieux inconnus.
Tout était paisible et pourtant tout semblait respirer la mort, la haine, le malheur. C'était tout aussi inexplicable que palpable. Son estomac gargouilla bruyamment. Elle eut tant limpression quil faisait un vacarme incroyable que son cur se mit à battre la chamade. Elle se recroquevilla derrière la fenêtre sale. Ombres parmi les ombres, elle envisagea un instant de sortir, daller voir cet univers dans lequel elle avait été catapultée. Dexplorer ce quartier qui la gardait prisonnière. Peut-être pourrait-elle rencontrer quelquun pour lui expliquer quoi faire ? Un vieux, bourré de sagesse ancestrale qui aurait les mots justes pour lui faire comprendre ce monde rendu sauvage ! Mais, et si elle tombait sur des nazis ! Une puissante nausée lenvahit dun coup. Non, elle ne pouvait sortir ! Elle retourna sasseoir dans le fauteuil.
Elle avait envie de sallonger. Elle regarda le lit. Sa seule vue faisait bouillir le moindre de ses organes. Elle se détourna pour regarder la lune qui montait dans le ciel. Elle se perdit les idées dans la blancheur de lastre si loin. Des larmes commencèrent à couler, sans bruits, sur ses joues pâles. Elle pensa à ses parents. Elle savait quelle ne les reverrait plus. Elle se dit que cétait un peu comme sils avaient eu un accident. Cela arrivait parfois. Les gens mourraient souvent dans des accidents, cétait tout à fait normal. Cétait triste mais c'était normal. Elle se vit aller à leur enterrement, recevoir les condoléances des proches, elle pleura ses parents et vécut la cérémonie dadieu dans sa tête. Un sourire effleura son visage lorsquelle imagina les bras de Wotjeck où elle se réfugiait une fois tout le monde parti. Ils allaient dans le jardin. Dans l'herbe fraîche, ils s'allongeaient côte à côte. Il se tournait vers elle, il la regardait avec tendresse et la serrait contre son coeur battant. Sarah sentit alors son coeur se remettre à vivre timidement dans sa poitrine. Elle sendormit avec des baisers imaginaires sur sa peau meurtrie.
À lhorizon du ghetto de Varshaw, un petit jour gris se levait. Éclairant à nouveau les horreurs de cet endroit maudit, une autre journée débutait en enfer. Dans un immeuble délabré, perdu au milieu de dizaines dautres pareils que lui, dans une petite chambre sombre sous les toits, Sarah, emmitouflée dans une couverture rouge rêvait aux délices de lAmour...
(partie: I, II, III, IV, V)
Seule dans cette petite chambre oubliée, elle entendit au loin dautres tirs, dautres cris. Larmoyante, elle senroula dans une couverture et sinstalla dans le fauteuil de cuir qui conservait encore un peu de la chaleur de son cousin disparu avec sa virginité et le reste de son innocence...
Engloutie par la fatigue et les émotions, Sarah sombra dans un sommeil profond. Elle se réveilla dans la pénombre. Elle avait mal. Son corps était un amas de souffrances. Son intimité violée semblait avoir pris feu. Un souffle brûlant ravageait les moindres recoins de son âme. Elle se leva doucement. Elle savança vers la fenêtre surplombant le bureau. Elle baissa son regard sur la rue et examina ses environs.
Tout était calme. Pas un chat pour venir troubler le lourd silence qui semblait absorber ce quartier tout entier. Elle frissonna de toute sa chair. Une sensation pesante enserrait ses entrailles. Une atmosphère morbide se dégageait de ces lieux inconnus.
Tout était paisible et pourtant tout semblait respirer la mort, la haine, le malheur. C'était tout aussi inexplicable que palpable. Son estomac gargouilla bruyamment. Elle eut tant limpression quil faisait un vacarme incroyable que son cur se mit à battre la chamade. Elle se recroquevilla derrière la fenêtre sale. Ombres parmi les ombres, elle envisagea un instant de sortir, daller voir cet univers dans lequel elle avait été catapultée. Dexplorer ce quartier qui la gardait prisonnière. Peut-être pourrait-elle rencontrer quelquun pour lui expliquer quoi faire ? Un vieux, bourré de sagesse ancestrale qui aurait les mots justes pour lui faire comprendre ce monde rendu sauvage ! Mais, et si elle tombait sur des nazis ! Une puissante nausée lenvahit dun coup. Non, elle ne pouvait sortir ! Elle retourna sasseoir dans le fauteuil.
Elle avait envie de sallonger. Elle regarda le lit. Sa seule vue faisait bouillir le moindre de ses organes. Elle se détourna pour regarder la lune qui montait dans le ciel. Elle se perdit les idées dans la blancheur de lastre si loin. Des larmes commencèrent à couler, sans bruits, sur ses joues pâles. Elle pensa à ses parents. Elle savait quelle ne les reverrait plus. Elle se dit que cétait un peu comme sils avaient eu un accident. Cela arrivait parfois. Les gens mourraient souvent dans des accidents, cétait tout à fait normal. Cétait triste mais c'était normal. Elle se vit aller à leur enterrement, recevoir les condoléances des proches, elle pleura ses parents et vécut la cérémonie dadieu dans sa tête. Un sourire effleura son visage lorsquelle imagina les bras de Wotjeck où elle se réfugiait une fois tout le monde parti. Ils allaient dans le jardin. Dans l'herbe fraîche, ils s'allongeaient côte à côte. Il se tournait vers elle, il la regardait avec tendresse et la serrait contre son coeur battant. Sarah sentit alors son coeur se remettre à vivre timidement dans sa poitrine. Elle sendormit avec des baisers imaginaires sur sa peau meurtrie.
À lhorizon du ghetto de Varshaw, un petit jour gris se levait. Éclairant à nouveau les horreurs de cet endroit maudit, une autre journée débutait en enfer. Dans un immeuble délabré, perdu au milieu de dizaines dautres pareils que lui, dans une petite chambre sombre sous les toits, Sarah, emmitouflée dans une couverture rouge rêvait aux délices de lAmour...
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